Samedi 1er septembre
Réveil à 6 h. Je décide de partir seul, Patrice et Sylvie souhaitant prendre leur temps. Je lève le camps sous la pluie. Je ne reverrai plus âme qui vive avant plusieurs heures. Les premiers kilomètres déroulent sur un sentier assez plat. Après une courte apparition de 5 minutes, le soleil laisse la place aux nuages et au vent lorsque j’attaque une montée très raide sur un chemin boueux difficilement praticable. Les rafales de vent me font vaciller dans la montée et je me retourne avec précaution pour admirer un paysage fantastique… Je peux voir le lac que j’ai quitté 2 heures plus tôt, sous le soleil. Je fais une dernière photo de ce superbe spectacle avant de ranger mon appareil pour un bon moment. L’ascension est pénible et le décor commence à changer avec l’apparition de la neige qui passe de quelques résidus à un manteau blanc en quelques minutes.
Il neige maintenant abondamment et la visibilité est très limitée. Je redouble d’attention et de vigilance pour vérifier où je pose mes pieds et, en même temps, repérer la prochaine balise dans le brouillard. Il est 10 h quand je perds le tracé : pas de piquet en vue, pas de sentier, tout est blanc et aucune trace visible… Je vais errer près d’une heure pour retrouver le sentier en m’enfonçant parfois dans la poudreuse jusqu’à l’entre-jambes.
Je croise un groupe de randonneurs et profite de leurs traces pour me guider… du moins pendant un quart d’heure, le blizzard recouvrant tout.
Arrivé à la hut de Hrafntinnusker vers 11 h 30, Patrice et Sylvie me rejoignent 1 h plus tard. Nous grignotons un morceau rapidement dans le froid, le warden n’ayant pa voulu nous laisser nous abriter car nous n’avions pas de réservation.
Nous reprenons la route pour la dernière étape, direction Lanmanalugar. La météo ne s’arrange pas mais la visibilité est maintenant bonne. Nous parcourons de grandes étendues blanches au milieu desquelles sortes des fumerolles. Heureusement, au fur et à mesure de notre avancée, la neige cesse de tomber et les paysages retrouvent des couleurs. Mais le vent se renforce et nous fait perdre l’équilibre, à tel point que je me surprends à marcher incliné, soutenu par le vent.